Petit historique (source wikipédia)
Fallschirmjäger est le terme allemand désignant un parachutiste militaire. Fallschirm signifie parachute et Jäger un chasseur ou une unité d'infanterie légère.
Au mois de septembre 1935, le ministre de l’Air du IIIe Reich, Hermann Göring décide de mettre en place des unités capables d'intervenir à l'arrière de la ligne de front, en somme de donner à l'infanterie une troisième dimension. Cette décision fait suite aux manœuvres des Italiens et des Soviétiques qui ont fait intervenir les premières troupes aéroportées.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne utilisa souvent à bon escient ces bataillons de parachutistes militaires. Sensiblement différentes de la British Army et de l'US Army, ces unités finirent par être sous la seule dépendance de la Luftwaffe (armée de l'air) et non de la Wehrmacht (armée de terre).
Le 9 avril 1940, plusieurs parachutages ont lieu sur la Norvège et le Danemark. C'est l'opération Weserübung qui vise à capturer les aérodromes. Malgré la dispersion, l'ensemble est une réussite et la propagande vante grandement les mérites de ces unités hors du commun.
Le 10 mai 1940, le "Plan Jaune" est lancé avec comme fer de lance ces unités paras. Le but est la conquête de la Belgique et des Pays Bas. Le canal Albert et le fort d'Ében-Émael font partie des objectifs particulièrement audacieux qui leur sont confiés. Avec seulement six tués, c'est une nouvelle fois une réussite totale.
Avec ces exploits, lors de toute la durée de la bataille de France, un mythe prend forme, celui de la cinquième colonne : on pense alors que ces intrépides paras pourraient déborder les lignes et pourquoi pas se déguiser en soldats français. Début mai 1941, Hitler demande à Goering qui ordonne à Kurt Student la préparation d'une invasion aéroportée en Méditerranée : l'opération Merkur. L'assaut va être la première véritable opération aéroportée de grande envergure, précédée par la prise du canal de Corinthe, véritable exploit qui préfigure l'importance que prend le théâtre d'opération de la Méditerranée.
Le 22 mai 1941 lors de la bataille de Crète, les unités de Fallschirmjäger se battent avec pugnacité. La bataille est telle que les autorités allemandes se refusent à tout commentaire pendant plusieurs jours. Les paras doivent souvent se battre isolés contre des Néo-Zélandais, des Anglais et même des paysans crétois qui n'hésitent pas à les massacrer (s'ensuivent plusieurs exécutions sommaires de civils lorsque les Fallschirmjägers découvrirent les corps mutilés de leurs camarades). La conquête de l'île est particulièrement dure du fait que les paras, une fois qu'ils ont sauté de leur Junkers Ju 52 se retrouvent au sol avec seulement un pistolet et un couteau. Dans le cas où les conteneurs remplis d'armes lourdes et de pistolet mitrailleuses sont trop loin, il faut conquérir les positions ennemies avec ces armes de poing.
C'est donc au prix de lourdes pertes que la Crète est conquise. Des pertes tellement lourdes, qu'Hitler lui même ne voulut plus utiliser ses paras pour des opérations aéroportées de grande envergure. L'âge d'or des fallschirmjägers est révolu. La Crète fut communément appelé en Allemagne le « tombeau des paras ».
Cantonnés à un rôle d'unité d'élite au sol, les Fallschirmjägers brillent particulièrement dans les tâches qui leurs sont confiées, et tout d’abord en Afrique du Nord où sous la houlette d'officier tel que Hermann-Bernhard Ramcke, ils mènent une série d’actions retardatrices lors de la retraite de l'Afrika Korps.
Ils sont ensuite engagés sur le théâtre d'opérations italien, et en particulier dans la défense de Rome qui fait définitivement des parachutistes allemands un corps d'élite à part.
Ainsi en 1943, les paras allemands résistent dans des conditions effroyables plus de cinq mois au sommet du mont Cassin. Cette résistance sera plus tard saluée par les alliés.
On retrouve cette résistance en Russie et, de manière plus brillante encore, en Normandie. Ainsi dès le 7 juin 1944, le colonel Von der Heydte défend avec ses hommes le secteur de Carentan contre d'autres troupes aéroportées, ceux de la 101e américaine. Décisifs, mais vite réduits, contraints au repli, ils sont néanmoins déterminants tout au long de la bataille de Normandie et notamment dans le secteur de Saint-Lô. Ce sont désormais des soldats craints, expérimentés et tenaces qui profitent de la topographie et de la végétation pour ralentir l'avance américaine.
En août 1944, organisés en Kampfgruppe (ou groupes de combat) ils luttent sous les ordres du général Eugen Meindl jusqu'à la poche d'Argentan-Falaise où ils sont les derniers avec les unités SS à lancer des contres attaques contre le verrou du Mont-Ormel.
À la fin de l'année 1944, on retrouve les Fallschirmjägers en Hollande où ils repoussent dans leurs secteurs, lors de l'opération Market Garden l'attaque des paras alliés.
Ce fut la dernière opération aéroportée de la guerre. Environ mille hommes sont « droppés » au nord du massif ardennais. Dans une confusion extrême, la mission initiale ne peut être réalisée. Les Fallschirmjägers (pour la plupart de nouvelles jeunes recrues) sont isolés, sans ravitaillement, harcelés. La plupart finissent morts ou prisonniers.
Plus de 54 449 parachutistes seront tués au combat et 8 000 sont toujours disparus.
Lors de l'opération Eiche, un groupe de parachutistes hétéroclites commandé par le colonel SS Otto Skorzeny se posa avec un planeur sur le Gran Sasso pour libérer Benito Mussolini.
En 1945, la France n'est pas totalement libérée. Parmi ces lieux où les Allemands résistent toujours, la poche de Saint-Nazaire, qui tenue par les Fallschirmjägers sera la dernière ville libérée d'Europe.
L'entraînement était le plus dur qui soit. Pour être breveté, il fallait réaliser trois sauts, mais également être capable de combattre seul ou en petit groupe et faire preuve d'une grande ténacité. Une forte camaraderie unissait ces hommes. Si l'on omet les exécutions en Crète, les paras ont toujours fait preuve de beaucoup de respect envers leurs adversaires. Pour preuves, les nombreux témoignages vantant la moralité leur certaine noblesse au combat fait par ceux qu'ils combattaient.
Ces unités d'élite avaient un large choix d'équipement à leur disposition. En effet, considérées comme telles, elles étaient mieux équipées que la plupart des autres corps d'armées. Elles furent les premières à disposer au combat de fusil sans effet de recul. Le fusil mitrailleur FG-42 et le casque M1935, dérivé du Stahlhelm, furent même spécialement conçu pour eux. Ils arboraient aussi un camouflage spécifique.
Leurs parachutes étaient cependant moins performant que ceux des Alliés, avec une seule sangle, l'atterrissage devait se faire sur les mains et les genoux, empêchant d'emporter avec soi, de façon non risquée, des armes plus lourdes. Bien souvent, une partie du matériel était parachutée dans des caisses spéciales qui pouvaient se retrouver dispersées sur le champ de bataille.
Les parachutistes allemands sont toujours considérés en Allemagne, et plus généralement au sein de l'armée européenne, comme une unité d'élite.